Le mois dernier, j’ai eu le privilège de présider la 7e édition du Sommet ministériel annuel des Nations numériques. Ce forum constitué de dix pays chefs de file du gouvernement numérique se donne pour objectif d’utiliser la technologie en vue d’améliorer la vie des citoyens et des résidents. Au cours des trois jours de réunions et d’ateliers – qui se sont tous déroulés virtuellement - ce qui n’est pas surprenant - j’ai rencontré des ministres, des représentants et des experts des technologies numériques du Canada, du Danemark, de l’Estonie, d’Israël, du Mexique, de la Nouvelle-Zélande, du Portugal, de la Corée du Sud, du Royaume-Uni et de l’Uruguay. Nous avons discuté de nos défis communs, de nos réussites et nous avons examiné les sphères de collaboration future et ce, dans le but commun d’accélérer la transformation de nos services gouvernementaux numériques.
Lorsque le Canada a assumé la présidence des Nations numériques au sommet ministériel en Uruguay en 2019, j’attendais avec impatience d’accueillir les délégués à Ottawa en personne en novembre dernier. Mais, comme pour la plupart de nos plans pour 2020, nous avons dû changer d’approche, nous ajuster et passer pleinement au numérique.
En fait, les défis auxquels nous avons dû faire face au cours des derniers mois ont rendu la fonction publique plus agile, plus en mesure de s’adapter et prête à tirer parti de la technologie pour mieux servir les gens! C’est ce que nous avons montré lors de la planification du sommet. Très vite, les fonctionnaires du gouvernement numérique ont offert une expérience virtuelle commune – ainsi qu’une dose généreuse de culture canadienne – aux délégués des dix pays dispersés sur huit fuseaux horaires différents. C’était tout un exploit, chapeau!
La dernière année a été remplie de réalisations comme celle-ci. Les fonctionnaires des pays du monde entier travaillent au sein d’équipes multidisciplinaires à innover et à relever des défis sans précédent. Ici au Canada, l’application de notification d’exposition Alerte COVID, la Prestation canadienne d’urgence, et le Chercheur de prestations en réponse à la COVID-19 ont montré la transition de notre gouvernement vers la prestation rapide de nouveaux services accessibles par voie numérique aux Canadiens, et au moment où ils en avaient besoin le plus.
Mon but est de profiter de cet élan pour fournir aux Canadiens des services numériques plus sécurisés, plus fiables et faciles à utiliser. Bien que nous ayons fait des progrès au cours des dernières années, nous pouvons en faire beaucoup plus en ce qui concerne les services numériques conviviaux. Le sommet des Nations numériques est l’un des moyens d’apprendre des autres gouvernements numériques et, dans le contexte des défis continus posés par une pandémie, cette collaboration revêt une grande importance.
Au sommet du mois dernier, nous avons participé à des discussions franches sur des questions comme l’utilisation éthique de la technologie, les répercussions des activités de TI du secteur public sur l’environnement, et la création et le perfectionnement des talents numériques. Dans toutes les réunions, le fil conducteur commun était la question suivante : « Pourquoi créer un service quand on peut l’emprunter? » Cet esprit de collaboration et la conception de services de façon ouverte sont des principes clés de la nouvelle Charte des Nations numériques, signée par les dix pays pendant le sommet – lors d’une cérémonie virtuelle, évidemment!
Le Danemark, le Mexique et l’Estonie sont en tête en ce qui a trait à la refonte des lois pour permettre un meilleur échange de données dans l’ensemble des ministères, ce qui constitue la pierre angulaire de la prestation de services intégrés aux citoyens, et c’est une information qui m’a beaucoup intéressée. Au sujet de la culture numérique et de l’inclusion, Israël a conçu une plateforme d’apprentissage ouvert qui offre de la formation et des cours gratuits aux membres du public israélien. L’utilisation de cette plateforme a grimpé en flèche pendant la première vague de la pandémie – ce qui montre clairement que la population l’a trouvée utile et pertinente. Je m’intéresse aussi à l’établissement de partenariats avec la Nouvelle-Zélande et le Portugal, des chefs de file internationaux dans le domaine de l’identité numérique, pour apprendre comment le Canada peut appliquer des solutions semblables dans toute la structure fédérale.
L’évolution du numérique donne aussi l’occasion de traiter des répercussions et défis environnementaux. Je suis très fière du travail que le Canada a fait pour diriger le groupe de travail des Nations numériques sur l’écologisation du gouvernement numérique, et faire de la viabilité environnementale la pierre d’assise des activités de relance du numérique. Par l’intermédiaire de ce groupe, les dix pays des Nations numériques s’emploieront à mettre en œuvre des pratiques de TI mesurables, durables et plus écologiques. Il s’agit notamment de tenir les fournisseurs responsables de leur empreinte sur le climat et de promouvoir activement l’intendance environnementale intégrée. Au Canada, la Stratégie pour un gouvernement vert cible les investissement en TI et les services infonuagiques éconergétiques pour permettre de réduire de 40 % d’ici 2030 les émissions découlant des activités gouvernementales et d’atteindre l’objectif de carboneutralité d’ici 2050. J’ai hâte de mettre à profit le travail des Nations numériques pour étendre notre influence, et élaborer des stratégies d’atténuation communes des changements climatiques pour toute la chaîne de valeur de l’approvisionnement en technologies.
Ce n’est là qu’un aperçu du travail que nous avons fait et que nous continuons de faire avec nos partenaires des Nations numériques. En sa qualité de président pour cette année, le Canada a également contribué à la planification future des nations numériques. Le Royaume-Uni assurera la présidence en 2021, suivi par la Corée du Sud en 2022. Je me réjouis à l’idée de poursuivre le travail qui vise à fournir aux citoyens des services numériques plus écologiques et de meilleure qualité.
Au cours de la cérémonie de signature de la Charte, Paul James, dirigeant principal du numérique de la Nouvelle-Zélande, a cité un proverbe maori qui a trait au travail commun que font nos pays pour mieux servir leurs citoyens : « Nau te rourou, naku te rourou, ka ora te manuhiri. » Cela signifie « Avec ton panier de nourriture, et mon panier de nourriture, le peuple se portera bien ». En mettant au point des solutions numériques à code source ouvert et en discutant de nos défis et de nos solutions, nous pouvons nous assurer que nos citoyens et résidents vont s’épanouir.
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