Quand l’étiquette ne colle pas – les expériences vécues par Les Escobar

 
le 8 novembre 2021

Vous êtes-vous déjà posé des questions sur votre identité? Ou avez-vous déjà eu l’impression de ne pas avoir votre place au sein d’une communauté? Les Escobar, fonctionnaire au gouvernement, a été marqué par le racisme qu’il a subi dans son enfance en raison de ses origines culturelles mixtes.

Ces dernières années, il a généreusement commencé à faire part de ses expériences vécues dans le cadre du Forum des conférenciers fédéraux (FCF), et nous avons eu la chance de nous asseoir avec lui et de discuter de son parcours.

Ayant grandi dans l’une des seules familles chiliennes de Carleton Place, la maison de Les était remplie d’éléments traditionnels : «  Nous n’avions jamais de pâtisserie à la maison, pas de biscuits ou de brownies faits maison. Mes parents préparaient des plats traditionnels chiliens, parlaient espagnol et écoutaient de la musique latine », raconte-t-il.

En plus d’avoir une vie de famille différente de celle des autres enfants de son quartier, Les avait également une apparence très différente. «  La communauté chilienne ne me considérait pas comme chilien parce que j’étais né au Canada, et la communauté canadienne ne me considérait pas comme canadien parce que je n’avais pas l’air canadien. Les gens se demandaient si j’étais autochtone, ou si je venais d’Hawaï ou du Moyen-Orient. », poursuit-il

À l’époque, le petit groupe d’amis de Les, dont certains étaient antillais et latinos, se tenait à l’écart, loin des autres enfants. Les était également victime de moqueries au quotidien, car son nom complet est Leslie, ce que les autres enfants considéraient qu’il s’agissait d’un nom de fille. Il est clair, à la façon dont Les décrit cette période de sa vie, qu’elle a été très difficile.

Mais l’espoir pointait à l’horizon.

Pendant ses études collégiales, Les a déménagé au Mexique, où il a commencé à adopter la culture latine. Cependant, la vie au Mexique comporte ses propres défis, qui ne sont pas entièrement différents de ceux que Les a connus pendant ses études au Canada.

Il se souvient : «  Bon nombre de personnes considèrent que je ne corresponds pas à l’image du latino, surtout dans la culture mexicaine. Je sortais du lot. De plus, je parle espagnol avec un accent complètement différent ». Le fait d’être confondu avec quelqu’un d’une autre ethnie, voire d’ethnies multiples, a continué à être un véritable défi pour lui.

Par les expériences de ses deux fils, Les a découvert que le monde d’aujourd’hui est peut-être trop conscient des étiquettes culturelles. Comme il le décrit, «  il y a eu un changement de culture au cours des dernières années, ce qui m’a parfois attristé parce que je ne pense pas que ce soit toujours dans la bonne direction ».

Par exemple, Les a raconté que son fils aîné, en rentrant de l’école (avant la COVID), avait décrit un camarade de classe comme étant «  afro-américain ». Les avait demandé à son fils ce que cela signifiait et a découvert que dans leur classe, ils ne sont pas autorisés à qualifier quelqu’un de «  noir ». 

Les était surpris et a demandé à son fils s’il savait que ce camarade de classe était originaire des Caraïbes et qu’il pouvait être offensé par le fait d’être appelé Afro-Américain. Son fils ne savait pas qu’il y avait une différence. Les a expliqué : «  C’est comme si quelqu’un disait que nous sommes Mexicains alors qu’en réalité nous sommes en partie Chiliens. Cette généralisation à un groupe précis sans comprendre l’individu est une forme de discrimination. »

Bien que cela soit souvent fait avec les meilleures intentions pour assurer l’inclusion, les étiquettes sont souvent placées sur les gens sans que l’on comprenne bien ce qu’elles signifient.

Le conseil que Les a donné à son fils vient de son expérience personnelle : «  Quelqu’un au travail m’a automatiquement placé dans le groupe des PANDC (personnes autochtones, noires et de couleur) et je ne savais pas ce que c’était. J’étais offensé. Lorsque j’ai découvert la signification de cet acronyme, j’ai dit à mon collègue que j’avais travaillé dur pour m’identifier en tant qu’homme latino et en tant que Canadien d’origine chilienne, et de ne pas me considérer comme une simple personne de couleur. »

Les est fier de son identité et essaye de maintenir les valeurs fondamentales de la famille et de la communauté que ses parents lui ont enseignées.

Les raconte ses expériences vécues par le biais du Forum des conférenciers fédéraux et trouve l’expérience très chargée en émotions. «  Parfois, je dois prendre du recul pour préparer mes présentations », dit-il.

«  Mon partenaire m’aide à revoir mon matériel pour m’assurer que le thème ou le sujet n’est pas chargé d’émotion au point de paraître négatif. Lorsqu’il s’agit de diversité et de racisme, il y a beaucoup de place pour l’interprétation, c’est pourquoi je fais attention à la manière dont je conçois mes présentations. »

Après chaque conférence, Les est souvent si épuisé émotionnellement qu’il essaye de se réserver une heure pour faire une promenade et réfléchir à ce qu’il ressent.

Être conférencier pour le Forum des conférenciers fédéraux a été une expérience positive. Les fait part du plaisir qu’il y a à parler de ces sujets et d’avoir enfin un public prêt à écouter et à faire des changements. Il est également fier des différentes communautés qui composent le Forum.

«  Une chose que j’ai remarquée au sein du FCF, c’est que nous avons des gens de tous les horizons, qui parlent de la diversité de bien des façons. Toutes les communautés font partie de ce que nous envisageons comme étant réellement l’inclusion. »

Nous avons demandé à Les de prodiguer quelques conseils à l’intention des personnes désireuses de jouer un rôle de conférencier au sein du Forum des conférenciers fédéraux. Selon lui, il est important de garder à l’esprit que le racisme est un comportement acquis et non quelque chose avec lequel on naît. «  Que s’est-il passé dans leur vie pour qu’ils agissent de cette façon? Peut-être y a-t-il quelque chose à quoi vous pouvez ouvrir leur esprit », dit-il.

Il poursuit : «  Nous ne pouvons pas changer tout le monde, mais si nous pouvons au moins ouvrir leur esprit et leur permettre de réfléchir, c’est positif! »

Soyez également prêt à en apprendre davantage sur vous-même et sur les autres. Les a été surpris d’apprendre à quel point son histoire est liée à celle d’autres personnes, même si elles viennent de milieux complètement différents. Nous sommes souvent pris dans notre propre bulle d’expériences et pensons qu’elles ne sont arrivées qu’à nous, mais ce n’est pas le cas.

«  Un DG m’a contacté pour me dire que mon histoire l’avait touché, et j’ai été époustouflé. Je sais qu’il y a des gens qui ne sont tout simplement pas capables de parler de leurs expériences, et même si c’est incroyablement émouvant pour moi de raconter mon histoire, je ne suis pas seul », dit-il. L’affirmation que des expériences similaires ont été vécues par d’autres personnes est un aspect extraordinaire du métier de conférencier.

Vous envisagez de devenir un conférencier pour le Forum des conférenciers fédéraux? Ou vous voulez simplement en savoir plus sur la plateforme? Nous vous encourageons à contacter CDI@tbs-sct.gc.ca si vous êtes intéressé à devenir un conférencier du FCF ou à organiser un événement pour votre équipe.

Visitez la page du FCF sur GCIntranet (lien interne).


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