Le partage des témoignages personnels et des expériences vécues n’est pas un exercice à sens unique. Les contacts et les conversations qui en découlent sont très puissants, même dans un contexte virtuel. En tant que conférencière au sein du Forum des conférenciers fédéraux (FCF), l’avocate et diplomate Mélanie Bejzyk sent qu’elle a son mot à dire chaque fois qu’elle parle de son parcours et de celui des autres.
Nous avons rencontré récemment Mélanie pour parler de sa passion de toujours pour les droits de la personne, y compris les personnes LGBTQ2+, et du rôle très important que jouent ces conversations en période de pandémie.
Au début de sa carrière, Mélanie a travaillé comme avocate au ministère de la Justice, puis comme diplomate et agente du service extérieur à Affaires mondiales Canada. Son intérêt pour les droits de la personne a commencé quand elle était très jeune, lorsqu’elle a été inspirée par la résilience dont a fait preuve sa famille avant l’éclatement de la Seconde Guerre mondiale. À une époque d’intolérance et de génocide, ses grands-parents ont fui l’Europe et sont arrivés au Canada.
« Si vous examinez un grand nombre des déclarations et des accords internationaux sur les droits de la personne qui ont été signés après la Seconde Guerre mondiale, vous constaterez qu’ils visent à prévenir le genre de traitement terrible dont nous avons été témoins, mentionne-t-elle. J’ai donc décidé d’étudier le droit, et en particulier les droits de la personne, et j’ai toujours aimé entendre d’autres personnes raconter leurs histoires, et apprendre d’elles. »
Le vif intérêt de Mélanie à l’égard des histoires et des expériences des autres a fait du Forum des conférenciers fédéraux un choix logique pour elle. En tant que membre de la communauté LGBTQ2+, il lui a fallu beaucoup de courage pour raconter son histoire, et ce processus a évolué lentement. Elle a participé à la formation au sujet de l’initiative Espace positif, un cours offert par l’École de la fonction publique du Canada et les réseaux LGBTQ2+ de la fonction publique fédérale, qui vise principalement à mieux faire connaître la diversité sexuelle et la diversité des genres dans le milieu de travail. Cette formation a encouragé Mélanie, qui précise : « Dans ce cours, le fait que d’autres personnes racontaient leurs histoires m’a vraiment fascinée, car cela montrait qu’on n’était pas seul. Alors, j’ai commencé à parler aussi de mon expérience. »
Cependant, tout le monde ne souhaite pas forcément raconter son histoire. Les sujets liés à la communauté LGBTQ2+ peuvent être très délicats et entraînent souvent de l’intolérance, de la haine, de la discrimination ou de la violence. Lorsqu’elle fait ses présentations au FCF, Mélanie indique clairement que les participants ne doivent pas se sentir obligés de faire part de leur expérience aux autres. Comme le sujet abordé peut déclencher des réactions chez certaines personnes, elle s’assure de disposer de ressources pour les participants.
Mais le sujet n’a pas besoin toujours d’être sérieux et d’inciter à la réflexion. Il peut aussi être drôle! Mélanie confie, en rigolant, qu’à plusieurs reprises, on lui a dit qu’elle n’avait pas l’air d’une lesbienne, ce à quoi elle a répondu en haussant les sourcils : « À quoi ressemble une lesbienne? » Ce genre de malentendus peut être drôle, et Mélanie n’hésite pas à en parler, ce qui encourage les autres à faire de même.
Elle a constaté que les participants ne sont pas intéressés par quelqu’un qui donne un exposé, mais préfèrent une personne qui guide la conversation et soulève des questions provocantes qui portent à réflexion. Bien qu’elle essaye d’adapter ses présentations à l’auditoire et à ses centres d’intérêt, elle ne dispose pas d’une liste de sujets dans laquelle puiser à chaque fois. Dans certains cas, elle ne prépare aucune histoire à l’avance. « Être conférencière au FCF constitue pour moi une occasion d’apprentissage, et parfois, je présente aux participants des questions à débattre plutôt que mes propres histoires, et je vois comment ça se passe », explique-t-elle.
Ces séances de discussion sont passées du mode en personne au mode en ligne au début de la pandémie de COVID -19. Aujourd’hui, toutes les présentations de Mélanie au FCF se déroulent sur MS Teams, et elle en a tiré plusieurs avantages. Les participants utilisent beaucoup la fonction de clavardage pour poser des questions et communiquer leurs intérêts, de sorte que ses séances sont davantage un échange qu’une présentation unilatérale. « Ces discussions peuvent être un moyen très efficace de briser l’isolement que les personnes LGBTQ2+ vivaient déjà avant la pandémie et qui n’a fait que s’amplifier dans de nombreux cas maintenant, souligne-t-elle. Faire savoir aux gens qu’ils ne sont pas seuls est d’autant plus important en cette période de pandémie. »
Mélanie note que, en plus de briser leur isolement, les groupes en quête d’équité ne devraient pas être les seuls à lutter pour leur propre libération. « Nous avons tous besoin d’alliés qui se battent à nos côtés et il faut dépasser la sensibilisation pour s’attaquer aux idées reçues, aux stéréotypes et aux systèmes qui désavantagent les groupes en quête d’équité, ajoute-t-elle. Les gens peuvent être fatigués de lutter contre la discrimination, et le Forum des conférenciers fédéraux leur apporte un soutien en ratissant plus large et en permettant à de nombreuses autres personnes d’être touchées par les histoires.
« Le FCF complète les données et les statistiques recueillies sur les groupes en quête d’équité dans la fonction publique, poursuit Mélanie. Il établit un réseau de champions de la diversité. » À ceux qui envisagent de devenir conférencier pour le FCF, Mélanie leur dit de se lancer s’ils se sentent prêts. Et qu’ils ne pensent surtout pas qu’il s’agit d’un exercice à sens unique, car ils apprendront sans aucun doute beaucoup sur les autres et sur eux-mêmes au cours de ce processus.
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