Mon point de vue sur la science ouverte

le mars 14 2018

Suivre :

  • RSS
  • Citer

En tant que Conseillère scientifique en chef du Canada, l’un des principaux objectifs de mon mandat est de faire en sorte que le public ait pleinement accès aux travaux scientifiques du gouvernement.

C’est pourquoi j’ai dirigé la première discussion en groupe du gouvernement fédéral sur la science ouverte le 22 janvier 2018. Diffusée sur le Web partout dans le monde, la séance interactive a attiré des centaines de participants en ligne et en studio. Les membres du groupe d’experts venaient du milieu universitaire et du gouvernement, et ils ont fourni des points de vue éclairés sur les avantages et les défis liés à la science ouverte, et ce qui différencie le Canada des autres pays.

Organisateurs et participants à la discussion avec le groupe d’experts sur la science ouverte (de gauche à droite) : Portia Taylor, Mona Nemer, Aled Edwards, Paul Wagner, Donna Kirkwood, Guy Rouleau, Melanie Robert.

Organisateurs et participants à la discussion avec le groupe d’experts sur la science ouverte (de gauche à droite) : Portia Taylor, Mona Nemer, Aled Edwards, Paul Wagner, Donna Kirkwood, Guy Rouleau, Melanie Robert.

Voici 3 conclusions à retenir de notre discussion en groupe.

Une nouvelle façon de faire de la science

La science ouverte ne se limite pas à rendre accessibles des produits scientifiques (données, travaux de recherche, rapports techniques et publications); c’est une façon de penser à la science et de faire de la science. La science ouverte a trait à la transparence, au partage et à la collaboration. Cela signifie que de nouvelles structures, de nouvelles mesures incitatives et de nouveaux paramètres doivent être mis en place pour permettre aux chercheurs de participer et d’évaluer l’efficacité de leur travail.  

Cependant, assurer l’ouverture doit aller de pair avec les considérations prudentes relatives à la sécurité, à la protection de la vie privée et à la propriété intellectuelle; ce qui fonctionne bien pour un domaine de la science pourrait ne pas nécessairement fonctionner pour un autre.

L’inclusion et la pertinence pour optimiser les retombées de la science

La science ouverte devrait être inclusive et pertinente pour générer des retombées optimales. En plus de rendre accessibles les produits scientifiques, elle devrait faire en sorte qu’ils soient faciles à comprendre et à utiliser par les autres. Plutôt que de reproduire les travaux déjà réalisés, les chercheurs pourront tirer parti des connaissances actuelles produites par les spécialistes de la science ouverte.

La science ouverte crée aussi des occasions d’amorcer un dialogue avec les citoyens, et d’abolir le cloisonnement entre les créateurs de connaissances et les utilisateurs de ces connaissances. J’inviterais les professionnels de la science ouverte à étudier comment leurs travaux peuvent améliorer les connaissances scientifiques et faire participer les Canadiens de différents horizons et de toutes les couches de la société.

Le Canada est bien placé pour être un chef de file

Le Canada est en excellente position pour montrer la voie en matière de science ouverte. Notre gouvernement reconnaît l’importance de la science et de la prise de décisions fondées sur des données probantes, et le Canada a depuis longtemps une réputation d’organisateur et de collaborateur sur la scène internationale.

Au cours de la discussion en groupe, nous avons entendu parler de plusieurs initiatives intéressantes menées à l’intérieur et à l’extérieur du gouvernement fédéral qui rendent la science accessible au public. Nous avons maintenant pour tâche de tirer parti des réussites passées, de travailler ensemble à l’établissement d’un modèle ouvert par défaut et de présenter le Canada comme le carrefour de la collaboration internationale et un chef de file mondial dans le domaine de la science ouverte.

Invitation à contribuer à la discussion

Les citoyens sont mieux servis par un gouvernement ouvert, responsable et transparent qui favorise la confiance à l’égard des institutions publiques. J’aimerais encourager tous les Canadiens, particulièrement la collectivité scientifique du Canada, à soumettre leurs idées, leurs préoccupations et leurs expériences pour participer à la discussion, car le gouvernement du Canada s’emploie à élaborer le 4e plan pour un gouvernement ouvert de 2018-2020.


Dr Mona Nemer

Biographie de Mona Nemer

Mona Nemer est la Conseillère scientifique en chef du Canada. Sa tâche principale est de conseiller le premier ministre et la ministre des Sciences en matière scientifique.

Auparavant, Mona Nemer était professeure et vice-rectrice à la recherche à l’Université d’Ottawa. Elle était également directrice du Laboratoire de génétique moléculaire et régénération cardiaque.

Les recherches de Mme Nemer portent sur le cœur, particulièrement sur les mécanismes liés à l’insuffisance cardiaque et les maladies cardiaques congénitales. Elle est l’auteure de plus de 200 articles largement cités qui ont été publiés dans des revues scientifiques prestigieuses. Ses travaux ont contribué à l’élaboration de tests diagnostiques pour la détection de l’insuffisance cardiaque et des causes génétiques liées aux maladies cardiaques congénitales. Elle a formé plus d’une centaine d’étudiants de divers pays.

Mme Nemer a siégé au sein de nombreux comités consultatifs et conseils d’administration au Canada et à l’étranger, et elle s’est vu décerner de nombreuses distinctions nationales et internationales. Elle est membre de l’Ordre du Canada, de l’Académie des sciences de la Société royale du Canada et de l’American Academy of Arts and Sciences. Elle est aussi chevalière de l’Ordre national du Québec et de l’ordre national du Mérite de la République française. En outre, elle est titulaire de doctorats honorifiques qui lui ont été décernés en France et en Finlande.

Mme Nemer a obtenu son doctorat en chimie à l’Université McGill. Avant son arrivée à l’Université d’Ottawa, elle a été professeure de pharmacologie à l’Université de Montréal et directrice de l’unité de génétique cardiaque à l’Institut de recherches cliniques de Montréal.

Date de modification :