Comment le gouvernement ouvert peut procurer aux femmes des informations propres à transformer leur vie

le mars 27 2018

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En tant que conseillère en matière de gouvernement ouvert du gouvernement du Canada, il est important pour moi de travailler dans un environnement ouvert. Au-delà de ma tâche de faire connaître les progrès dans le domaine de la science ouverte, j’aimerais partager avec les Canadiens et les Canadiennes mon expérience liée à un enjeu axé lui aussi sur le partage : les femmes n’ont pas suffisamment accès à l’information.

Le gouvernement ouvert du Canada se soucie des femmes

Dans l’exercice de mes fonctions, je constate chaque jour la valeur de l’information. Je comprends pourquoi les Canadiens et les Canadiennes veulent obtenir de l’information du gouvernement, sous forme de données, d’information ou encore de dialogue. Mais il demeure que les femmes, ici et dans d’autres pays, obtiennent moins d’information que les hommes. Pour l’Équipe du gouvernement ouvert, c’est là l’occasion de changer cette situation. Et cette réalité est la raison pour laquelle j’étais enthousiaste de participer à une conférence organisée le mois dernier par le Carter Center, et placée sous le thème des femmes et du droit d’accès à l’information (Women and the Right to Access Information).

Avant de poursuivre sur ce que j’ai retenu de cette conférence, je tiens à dire que les Canadiens doivent savoir que les femmes sont au cœur des mesures prises par le Canada dans le cadre du Partenariat pour un gouvernement ouvert (PGO), une initiative multilatérale de pointe qui régit l’ensemble de nos actions dans ce domaine. Au moment où le Canada entreprend son rôle de coprésident gouvernemental, nous cherchons à obtenir de meilleurs résultats pour les femmes.

Blog - Open Science Carter Centre

La conférence : De la parole aux actes au Carter Center

La conférence du Carter Center a été exceptionnelle et a rassemblé des professionnels tant du secteur public que de la société civile qui évoluent dans les domaines des genres et de l’accès à l’information. Parmi les conférenciers figuraient Mme Ellen Johnson Sirleaf, la première femme présidente du Liberia, Mme Hanna Birna Kristjánsdóttir, présidente du conseil d’administration du Women Political Leaders Global Forum (forum mondial des dirigeantes politiques), Mme Laura Neuman, directrice du Programme mondial d’accès à l’information, au Centre Carter, et M. Jimmy Carter, ancien président des États-Unis.

La première femme à occuper le poste de premier ministre du Sénégal, Mme Aminata Touré, nous a offert un joyau de sagesse en nous encourageant à veiller en priorité à ce que les femmes aient accès à de l’information susceptible de les aider à atteindre l’égalité entre les sexes. Pendant qu’elle parlait, j’ai pensé à la façon dont différents types d’information pouvaient avoir une incidence sur les femmes. Connaître l’emplacement du marché le plus proche est une chose. Le fait de connaître les types, les prix et les quantités de plantes que les membres des collectivités avoisinantes ont tendance à acheter au marché local offre encore plus de possibilités.

Avec ce seul exemple, j’ai immédiatement vu comment ce type d’information pouvait améliorer la façon dont une femme gère son jardin. Ou l’aider à nourrir sa famille. Ou aider la collectivité dans son ensemble. Ceci pourrait même l’aider à mieux gagner sa vie si elle vendait des aliments en demande au meilleur prix et à la meilleure échelle. On peut penser à de nombreuses autres transformations importantes qui pourraient survenir dans sa vie si elle avait accès à l’information nécessaire.

L’attention accordée à l’information comme véhicule d’égalité entre les sexes a ouvert la voie aux discussions du Groupe de travail sur la technologie de l’information et les collectivités, la recherche et les données, que j’ai coanimées avec Nathaniel Heller, coprésident 2018-2019 du Comité directeur de la société civile du Canada du PGO. Misant sur la diversité et le dévouement des participants, nous avons examiné les obstacles auxquels les femmes sont confrontées pour accéder à l’information, notamment la mauvaise technologie, la lourde charge de travail, la peur des représailles, et plus encore. À partir de là, nous nous sommes mis à la recherche de solutions. Nous avons recommandé entre autres d’établir des lieux de rassemblement locaux où les femmes pourraient profiter de l’expérience des gens pour obtenir de l’aide sur la façon d’utiliser l’information. Les conseils seraient présentés avec une touche artistique qui se marierait à la culture locale. Notre groupe a également constaté la nécessité d’accentuer les recherches dans des domaines où les obstacles entre les femmes et l’information restent nébuleux.

Ce n’est pas tout

Lors de la dernière séance plénière, j’ai remarqué que, même si les groupes ont amené des observations fort diversifiées, tous les participants se sont entendus pour dire qu’il est urgent de veiller à ce que les femmes de partout dans le monde puissent accéder à l’information, l’utiliser et en tirer profit. Au-delà de cette quête d’égalité pour les femmes, les avantages qui en découleront profiteront à l’ensemble de la société.

En réponse aux présentations des animateurs des groupes de travail, l’ancien président Carter a encouragé les participants à rester sur place après son départ afin que nous puissions transformer nos recommandations en un projet de déclaration. Et c’est ce que nous avons fait.

La déclaration que nous avons rédigée en faveur de l’aide à apporter aux femmes sera signée par M. Carter et communiquée aux chefs d’État ainsi qu’aux réseaux des participants. Vous pourrez donc en prendre connaissance bientôt.

De retour au Canada, j’ai participé à une rencontre organisée à l’occasion de la Journée internationale de la femme et durant laquelle plus de 65 participants et participantes ont discuté ouvertement de la façon dont le gouvernement ouvert peut mieux servir les intérêts des femmes. Au cours de cette séance de mobilisation sur un gouvernement ouvert et féministe, nous avons abordé de nombreux sujets, dont l’accès des femmes à l’information. Les précieux commentaires obtenus à cette occasion aideront à façonner le 4e Plan d’action du Canada pour un gouvernement ouvert et éclaireront le suivi à donner à la déclaration du Carter Center.

Célébrer le rôle futur des femmes dans l’information ouverte

J’aimerais lire dans ce blogue vos commentaires sur la façon dont le gouvernement ouvert peut aider les femmes à obtenir de l’information de qualité. Vous pouvez également visiter cette page Web pour trouver des moyens de transmettre vos idées sur la façon dont le prochain Plan d’action du Canada pour un gouvernement ouvert peut améliorer l’accès des femmes à des renseignements précieux, et plus encore.


Portia Taylor

Portia Taylor est conseillère en matière de gouvernement ouvert au Secrétariat du Conseil du Trésor du Canada. Ses champs d’intérêt sont la science ouverte, la gestion nationale des données de recherche pour les données ouvertes, et le gouvernement ouvert féministe pour une participation diversifiée.

L’expérience professionnelle de Portia est centrée sur la santé, le développement international, les affaires étrangères et l’environnement. Elle est titulaire d’un baccalauréat ès arts en sociologie et en études environnementales de l’Université Mcgill (1998) et d’une maîtrise en études environnementales de l’Université York (2000).

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